Le lieu jaune, même s’il ne forme que très rarement de grands bancs, n’est jamais un solitaire. Par bandes de quelques individus, ils sillonnent les fonds marins, alternant les périodes de quêtes alimentaires avec les longues périodes de repos.
Au cours de ces périodes de repos, il aime à se regrouper aux bords des reliefs sous marins, et il apprécie tout particulièrement les épaves ou les accores, zones rocheuses avec un grand écart de profondeur. Le repos est d’ailleurs tout relatif, car derrière cette apparente nonchalance se cache une aptitude à réagir promptement au passage d’une proie éventuelle.
C’est donc un redoutable carnassier. Son alimentation est variée, bien que composée essentiellement de poissons et céphalopodes. Lançons, sardines, chinchards, tacauds constituent son ordinaire alors que les crustacés, crevettes ou crabes, n’entrent que pour une toute petite partie dans son alimentation.
Sa croissance est plutôt rapide, et à 5 ans, il mesure déjà 60cm pour 2 kg.
La ponte a lieu en hiver également, et donne l’occasion à de grands rassemblements de reproducteurs, prétextes à une intense pêcherie au filet et au chalut. Pendant cette période, les ligneurs ne sont pas très actifs, trouvant difficilement à rentabiliser leurs sorties lorsque le marché, plutôt déprimé au sortir de l’hiver, a bien du mal à absorber les quantités mises en marché par les autres opérateurs.
Les œufs sont lâchés en grand nombre, et la larve mène pendant quelques semaines une vie pélagique (en pleine eau), pendant laquelle, livrée au jeu des courants, elle pourra parfois parcourir des distances considérables.
A la fin de la période de reproduction, les plus gros géniteurs vont effectuer une retraite vers les fonds de 100 à 200 mètres, se mettant ainsi hors de portée de nos ligneurs. Ceux-ci cibleront pendant tout l’été, les individus médians dans des tailles de 1,5 kg à 5 kg, permettant aux plus jeunes individus de grandir en toute quiétude pendant que le stock de reproducteurs reste à l’abri des grands fonds.