Réponse à la consultation publique relative au projet d’arrêté du préfet de la région Aquitaine portant ouverture de la pêche au chalut pélagique sur le plateau de Rochebonne entre le 1er décembre 2019 et le 31 janvier 2020
Le 14 octobre 2019
Contexte
La pêche du bar dans le golfe de Gascogne fait l’objet d’une gestion quantitative depuis 2017, avec des plafonds de capture annuels diminuant chaque année, de 2490 tonnes en 2017, diminué ensuite à 2240 tonnes en 2018 puis 2140 tonnes en 2019. Il est également fort probable que le plafond de capture de l’année 2020 sera encore à la baisse.
D’après le dernier avis scientifique du CIEM sur le stock de bar dans cette zone, la biomasse est en déclin.
Fin novembre 2018, nous avons dû subir une limitation drastique à 50 kg de bar par navire et par jour jusqu’à ce que la pêcherie soit fermée en pleine période –cruciale -des fêtes de fin d’année. Ces mesures ont été d’autant plus mal vécues par les pêcheurs que dès le 1er janvier 2019 la pêche a été rouverte intégralement, permettant à certains navires de débarquer plusieurs tonnes de bar par jour !
Durant les mois d’octobre et novembre 2019, la pêcherie a de nouveau été restreinte à 50 kg de bar par navire et par marée, et le risque que la pêcherie soit encore restreinte, ou même fermée en décembre est extrêmement fort.
Pour des mesures de gestion cohérentes dans le golfe
Les espèces ciblées par les chalutiers pélagiques dans le plateau de Rochebonne sont essentiellement des espèces démersales nobles, et notamment le bar, pour qui cette zone constitue l’une des principales frayères dans le golfe.
Dans ce contexte et eu égard à la très forte capacité de capture de cet engin, il semble complètement incohérent d’autoriser la pêche au chalut pélagique sur cette zone, et laisser la possibilité à des navires de pêcher pour finalement les rejeter, des dizaines de tonnes de bar, qui seront inéluctablement morts.
De plus, dans un contexte où la pêcherie de bar est fortement restreinte en fin d’année pour être finalement complétement ouverte dès janvier, le fait d’y ajouter en plus l’ouverture d’une zone aussi riche et fragile que le plateau de Rochebonne nous semble peu appropriée.
Il conviendrait donc de ne pas renouveler cette autorisation pour la période en question.