Encadrement de la bolinche : les abus sont permis

Quand un règlement destiné à limiter les abus finalement conduit à les encourager!
Début 2010, l’organisation professionnelle des pêches bretonnes a planché sur un texte règlementaire visant à éviter les pêches ciblées à la senne tournante sur les espèces bar et griset, tout en permettant que puissent être valorisées les « quelques pêches » accessoires ou accidentelles que pouvaient réaliser ces navires.

Résultat, des règles limitant à 3 tonnes de bar et 5 tonnes de griset les captures hebdomadaires, un ration de 30% maxi de captures journalières de bar et dorades et un total de captures cumulés de ces 2 espèces limité à 30 tonnes par an.

Deux ans après, on s’aperçoit que l’esprit du texte a été dévoyé et que cette rédaction conduit quelques bolincheurs à s’en prévaloir pour mener une pêche délibérémment ciblée sur ces espèces : « pourquoi nous empêcher de cibler le bar si nous avons le droit d’en pêcher 3 tonnes par semaine? ».

Ces bateaux ont pourtant été exclus du régime de licences mis en place pour le bar au niveau national, car considérés comme ne ciblant pas le bar : il faudrait savoir!

Des dépassements des limites de captures ont été observées ces derniers jours, et les sanctions prévues consistant en un retrait de licence de 30 jours auraient dû trouver à s’appliquer. Il n’en ai rien, et les signalements de captures prévus dans les accords sont restés lettre morte. En tout état de cause la confusion régnant autour des conditions de débarque et de mise en marché de ces captures ne permettrait sans doute pas de constater de manière objective ces infractions. (jusque 3 débarques dans la même nuit, passage très partiel sous criée et livraisons directes mareyeurs, captures dispachées sur plusieurs criées etc…)

Dans ces conditions, les ligneurs demandent la remise à plat du dispositif et réclament la tenue d’une table ronde associant toutes les parties intéressées sur la question de l’état des ressources et sur les pratiques de pêche dans la bande côtière .

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