Coup de colère

Captures en chute libre dans la plupart des ports de Bretagne : l’association enregistre en 2008 une baisse de 34% du nombre d’étiquettes mises en circulation.

Les ligneurs de la Pointe de Bretagne ont tenu leur assemblée générale le samedi 29 novembre dans un contexte de crise grave : les criées bretonnes ont en effet enregistré des baisses de captures de bar de ligne pouvant aller jusqu’à 40% en 2008, et la situation est dramatique pour de très nombreuses entreprises.

Ces informations issues des statistiques de criée se voient confirmées au niveau de l’opération de marquage avec une diminution de 34% du nombre de pins mis en circulation sur l’ensemble de la Bretagne. Les échos sont analogues tant du côté des ligneurs de Manche que du côté de ceux du Golfe de Gascogne et c’est bien tout le stock de bar qui est à priori touché.

Le constat est amer, et les inquiétudes d’autant plus grandes que les tranches d’âge des jeunes poissons sont les plus touchées par cette raréfaction.

Il y a deux ans, les ligneurs s’étaient rassemblés en nombre auprès d’Ifremer Brest pour exprimer leur craintes au regard d’une pression de pêche sans cesse croissante opérées par les chalutiers pendant la période de reproduction. Déjà à l’époque, les signes précurseurs de la crise et notamment la diminution des captures de gros bars reproducteurs annonçaient sans équivoque la sinistre échéance. Manifestement le message n’a pas porté et il y a quelques semaines encore, le CIEM se basant sur les données de captures 2000 à 2006 estimait le stock de bar en bonne santé.

Dans ces conditions, les ligneurs réclament que soit mise en œuvre une évaluation du stock digne de ce nom, et que soient identifiées l’ensemble des paramètres affectant ce stock : captures bien sûr, mais aussi évolution des stocks de poisson fourrage, dérangements intempestifs en bande côtière, impact des émissions sonars, dégradation de la qualité des eaux etc…

Ils réclament en outre que soit adopté de toute urgence un train de mesures permettant dans un premier temps de maintenir le stock à son niveau actuel et dans un second temps d’en envisager sa reconstitution. Ils en appellent notamment à la responsabilité de tous les acteurs pour qu’enfin l’extension de l’arrêt biologique en février mars s’impose à l’ensemble des pratiquants, pêcheurs professionnels ou pêcheurs de loisirs.

Les débarquement port par port :

  • Guilvinec : 61581 en 2007, 34.701 en 2008
  • St Guénolé : 35944 en 2007, 20.319 en 2008
  • Loctudy : 19.722 en 2007, 12.722 en 2008
  • Concarneau 44.517 en 2007, 24.795 en 2008