Surpêche du bar, le pillage des frayères continue…

Du mardi 1er janvier au vendredi 8 mars 2019, le relevé hebdomadaire des ventes de bar dans l’ensemble des criées françaises effectué par FranceAgrimer comptabilisait un total de 744 tonnes de bar. Sur la même période en 2018, un total de 775 tonnes avaient été débarquées en criées, une situation quasiment identique à celle de l’année dernière donc…

Rappelons que c’est durant l’hiver, principalement durant les mois de février et de mars, que le bar se reproduit, en se regroupant par centaines de milliers d’individus sur des zones spécifiques que l’on appelle les frayères. Ce comportement le rend particulièrement vulnérable à la pêche intensive exercée notamment par les chalutiers pélagiques, les fileyeurs et les senneurs danois qui le capturent en quantité massive à cette période. C’est pourquoi notre association réclame à cor et à cri depuis plus de dix ans qu’un repos biologique du bar soit imposé partout durant les mois de février et mars.

Du 18 février au 1er mars 2019, ce ne sont pas moins de 200 tonnes de bar qui ont été débarquées en criée soit plus de 100 tonnes par semaine ! A ce rythme, non seulement il ne restera plus un seul bar à pêcher pour les ligneurs cet été, mais ce pillage des frayères met en péril la survie du stock, ainsi que nous l’a montré le quasi-effondrement du stock de bar en Manche…

Le 28 novembre 2018, les ligneurs du golfe de Gascogne ont été contraints du jour au lendemain à limiter leurs captures à 50 kg de bar par jour, puis à devoir s’arrêter complètement le 26 décembre, en plein durant les fêtes de fin d’année. Ce sont donc les pêcheurs les plus respectueux de l’environnement marin qui ont été sanctionnés alors que les véritables responsables du pillage avaient depuis longtemps terminé leur saison….

En fin d’année 2018, des mesures dites « sévères » ont été prises afin de, soi-disant, éviter que la situation ne se reproduise. Les plafonds de capture sont ainsi passés, pour les fileyeurs par exemple, de 10 tonnes par mois à 3 tonnes par mois. On ne peut que constater que ces mesures sont très très loin d’être suffisantes…

Nous demandons à l’Etat qu’un bilan précis soit réalisé très rapidement afin d’identifier les causes de cette situation catastrophique. Si des fraudes ont eu lieu, des sanctions fortes doivent être prises par les autorités, en premier lieu, le retrait définitif de la licence bar.

Avec 100 tonnes de quota de moins que l’an dernier, la situation en fin d’année sera inéluctablement extrêmement tendue. Nous attendons de l’Etat une réponse aussi forte et drastique que celle qu’il a bien pu nous imposer. C’est pourquoi nous demandons à l’Etat de stopper dès maintenant, le 14 mars 2019, tout débarquement de bar de la part des flottilles incriminées. Une réaction forte et immédiate est nécessaire afin que le reste de la flotte qui dépend du bar pour sa survie ne subisse pas la même situation que celle de l’année 2018.

Nous savons maintenant que le système de gestion actuel est entièrement inefficace et inéquitable. La mise en place d’une période de repos biologique durant les mois de février et de mars, comme au nord du 48ème parallèle, est la seule mesure efficace qui permettra d’éviter cette situation de surpêche massive durant la période de reproduction du bar. Nous attendons de l’Etat français qu’il applique cette mesure pour l’hiver 2020.

Contact : Ken Kawahara -  Secrétaire

Tel: +33 06 25 10 32 95