Les ligneurs dans la crainte d’une fermeture imminente de la pêche du bar

ligneurs en danger

Le 28 novembre 2018, les ligneurs du golfe de Gascogne ont été contraints à une limite de capture de 50 kg de bar par jour, ceci quasiment du jour au lendemain, et sans aucune considération pour leur extrême dépendance à cette espèce.
Le 22 novembre, il ne restait plus que 200 tonnes à pêcher, soit 10% du plafond annuel de 2 240 tonnes, et la pêcherie sera définitivement fermée une fois atteint le seuil de 95%… soit une fermeture imminente. Nous avions alors demandé que le solde soit exclusivement réservé aux navires les plus dépendants de cette espèce. Cette demande a bien évidemment été splendidement ignorée par l’administration.

Notre colère est d’autant plus grande que les « décisionnaires », le Comité National des Pêches et l’administration française, la Direction des Pêches Maritimes, savaient au moins depuis le mois d’août que le plafond risquait d’être dépassé d’au moins 100 tonnes.

Depuis cette date, tous les navires du golfe de Gascogne peuvent débarquer jusqu’à 50 kg de bar par marée, sans aucune considération sur leur dépendance à cette espèce. En d’autres termes, un navire pêchant principalement la sole, dont les quotas sont en augmentation, peut capturer autant de bar qu’un ligneur qui, lui, ne dépend QUE du bar pour vivre.

Non seulement la ressource est massacrée par la surpêche exercée en pleine période de reproduction par des navires préférant scier la branche sur laquelle nous sommes assis mais en plus, les ligneurs qui pêchent ce poisson de la manière la plus écologique possible sont quasiment interdit de pêche… Une absurdité sans nom, surtout quand on sait que dès le 1er janvier, le massacre sur les frayères reprendra de plus belle !

Le mois de novembre était très médiocre pour nos navires et ces derniers comptaient sur cette fin d’année pour redresser leurs comptes d’exploitation. Pour de nombreux bateaux, l’année a été très mauvaise, avec marées dépassant à peine 10 kg de bar, et à la clé une situation économique catastrophique. Il est inadmissible que l’Etat français se moque ainsi de ses petits pêcheurs et ne remplisse pas son rôle de gestionnaire, se souciant plus de ses relations avec le Comité National des Pêches que de l’enjeu CRUCIAL de l’emploi et la survie des pêcheurs.

A ce jour, les pêcheurs sont sans aucune information quant à l’évolution du total de captures de bar et sous la menace d’une fermeture imminente de la pêcherie. Le mépris affiché par l’administration et les instances censées les défendre ajouté à l’absurdité sans nom d’un système défaillant de la gestion des pêches fait monter la colère dans les ports.

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