Non au délit de sale gueule ! Lancement d’une campagne pour la promotion des poissons oubliés

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le 9 novembre 2020

Non au délit de sale gueule !

Lancement d’une campagne pour la promotion des poissons oubliés

 

La vieille ? « c’est plein d’arêtes ! », le congre ? « juste bon pour la soupe ! » et le tacaud ? « bon à rien, sauf pour le chat … »

Voici un petit florilège de la réputation qui colle à la peau, enfin aux écailles, de ces malheureux poissons… Et pourtant… un joli filet de vieille de ligne rôti au four agrémenté d’un simple filet d’huile d’olive et d’une pincée de sel et de piment d’Espelette… a largement de quoi faire rougir le plus noble de ces poissons.

C’est pourquoi notre association lance cette campagne de communication pour faire tomber ces préjugés, et inciter les consommateurs à diversifier leurs choix en matière de poisson.

84 centimes… c’est le prix moyen de vente en criée du tacaud en 2018 (source : FranceAgrimer) avec près de 3 000 tonnes débarquées pour 2,5 millions d’euros. Bien entendu il ne s’agit pas de tacaud de ligne, dont le prix moyen de vente est souvent plus élevé et dont le tonnage ne représente qu’une infime partie. Cependant, cette donnée montre bien à quel point de nombreuses espèces sont dévalorisées, dans tous les sens du terme.

A l’opposé, vous trouvez le saumon d’élevage, majoritairement importé, près de 23 000 tonnes pour 417 millions d’euros… Un océan les sépare donc, si ce n’est plus. Et pourtant, le tacaud est, de l’avis de nombreux amateurs, le représentant le plus fin et le plus savoureux de la famille des gadidés, à laquelle appartiennent le lieu jaune ou le cabillaud par exemple. C’est un poisson sauvage, pêché sans antibiotiques ni OGM, localement, dans la proche bande côtière par des pêcheurs artisans embarqués sur des bateaux de moins de 12 mètres, ancrés sur leur territoire. Un modèle de l’économie sociale et solidaire à l’exact opposé du modèle industriel et ultra-capitalistique de l’industrie du saumon d’élevage…

Et pourtant… un joli tacaud de ligne pêché de la veille, mis en filet par votre aimable poissonnier, cuisiné le soir même juste poêlé avec une persillade – ail, persil, sel, poivre, huile d’olive ou beurre- à feu vif pas plus d’une minute ou deux par face vous offre des arômes de noisettes torréfiées avec une texture de chair fine et fondante. Le saumon d’élevage peut rentrer dans sa cage, et on l’espère, pour de bon !

Le consommateur peut trouver aisément ces différents poissons directement auprès de son pêcheur ou son poissonnier, le plus souvent à un prix très abordable. Soyez juste intraitable sur la qualité du poisson, mais cela vaut aussi bien pour le tacaud que pour le turbot ! A ce jeu, il est vrai que la technique de la ligne, en capturant les poissons un par un, vivants, permet de ne pas écraser le poisson et de préserver la qualité de sa chair, ce qui est primordial pour des espèces relativement fragiles comme le tacaud ou le maquereau par exemple.

Avec cette campagne nous lançons un défi : en diversifiant nos choix d’espèces de poissons, nous contribuons à alléger la pression de pêche sur les espèces les plus convoitées tout en soutenant le revenu de nos pêcheurs ! Mais il n’y a pas de mystère, nous ne pouvons relever ce défi sans la participation des citoyens et de toute une filière. C’est pourquoi nous souhaitons associer tous les acteurs, de la criée jusqu’aux restaurateurs et poissonniers à cette campagne pour promouvoir les poissons « oubliés ».

Des affiches en 40×60 sont disponibles pour tous les acteurs de la filière qui le souhaitent, une simple participation aux frais d’envoi est demandée.

Cette campagne a pu voir le jour grâce au soutien du FEAMP (Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche, la région Bretagne et les Pays de Brest et de Cornouaille.