Assemblée générale des Ligneurs de la Pointe de Bretagne, le 10 février 2017

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le 14 février 2017

L’association des ligneurs de la Pointe de Bretagne a tenu son Assemblée Générale le 10 février 2017 au Guilvinec.

Comme cela était à craindre, l’activité des ligneurs a fortement diminué en 2016, tant en Manche que dans le golfe de Gascogne. Le constat d’une ressource en très forte diminution est généralisé. Lors des mois habituellement propices, au printemps par exemple, les captures n’ont que rarement dépassé les 30 ou 40 kg par jour alors qu’elles pouvaient fréquemment dépasser les 100 kg il y a quelques années. En Pointe Bretagne, les gros coups réalisés par certains bolincheurs ont été extrêmement mal vécus par les ligneurs, surtout dans ce contexte difficile. Pour compenser cette situation dramatique, de nombreux pêcheurs se sont reportés sur le lieu jaune, le maquereau ou le merlan, espèces sous quota dont l’accès leur est parfois refusé ! De même, de nombreux ligneurs ont fait une demande de licence thon rouge. Très peu l’ont obtenue. Au vu de la situation, ces reports d’effort vers d’autres espèces pourraient s’intensifier et accroître la tension sur certaines espèces. Cette question de la répartition équitable des quotas et des droits de pêche est donc primordiale et nous appelons à sa prise en compte par le futur gouvernement.

Dans la zone Nord (au nord de la pointe du Raz), bien que les ligneurs soient soulagés que leur métier ait été préservé par le règlement TAC et Quotas de cette année, ils sont nombreux à se demander pourquoi le moratoire de février et mars, durant lequel ils ne doivent débarquer aucune capture de bar, n’est pas appliqué strictement à tous les métiers, c’est-à-dire aucune débarque autorisée.

Pourquoi s’insurgent-ils ainsi ? Parce que de très nombreux témoignages de fraudes nous proviennent : chalutiers hauturiers, appartenant notamment à un gros armement de Bretagne Nord, qui capturent du bar en Manche puis descendent en dessous du 48ème pour réaliser une déclaration de « pêche fictive »… transfert de bar entre navires afin de respecter le pourcentage de capture autorisé, vente de bar en filet au marché noir etc. Lors des discussions sur les autorisations de capture accessoire, les ligneurs avaient affirmé leur circonspection face à la véritable efficacité d’une telle mesure, redoutant que, dès lors qu’une possibilité de pêche, même minime, serait accordée, de nombreux cas de fraude viendraient anéantir ces efforts de gestion.

Cette situation révèle que le niveau de contrôle en mer et à terre des captures de bar est largement insuffisant et doit être renforcé, notamment lors des débarquements et en criée. Nous tenons à souligner que toutes nos alertes et nos demandes de contrôle auprès des autorités sont restées sans effets.

Autre situation inacceptable : certains pêcheurs subissant la baisse de la ressource ou devant suspendre leur activité se voient menacés de perdre leur licence bar. Pourquoi ? Parce que la licence bar n’est accordé qu’aux navires ayant débarqué plus d’une tonne dans l’année. Dans le même temps, un chalutier pélagique peut débarquer des dizaines de tonnes… cherchez l’erreur. Le système actuel démontre encore une fois son absurdité : on récompense toujours ceux qui pêchent le plus au détriment des pêcheurs les plus responsables…

La poursuite de cette vision court-termiste nous conduira tous dans le mur. Les ligneurs ont été consternés par la satisfaction des représentants professionnels d’avoir « sauvé les pêcheurs dans le golfe ». Rappelons que tous nos pêcheurs s’imposent depuis longtemps un repos biologique hivernal, exactement comme celui de la zone Nord, maintenant inscrit dans la réglementation communautaire. C’est pourquoi nous réclamons que le même moratoire hivernal soit instauré dans le golfe de Gascogne.

 

Contact : Gwen Pennarun, président

Tél : 06 64 29 79 88