COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le 15 février 2020
Le 15 février 2020 débutait pour la 13ème année la période de repos biologique du bar pour notre association. Initialement fixée à un mois et demi, sa durée a été réduite à un mois, du fait des conditions économiques de plus en plus difficiles pour les ligneurs de bar.
L’instauration de cette règle interne ne s’est pas faite simplement ni sans heurts. De nombreux débats ont agité l’association car s’imposer un arrêt complet de la pêche du bar, alors qu’au même moment, d’autres navires, qu’ils soient ligneurs, chalutiers ou fileyeurs, s’évertuent à le pêcher par centaines de tonnes, croyez-nous, c’est un crève-cœur pour un pêcheur.
Néanmoins, cette règle tient bon depuis toutes ces années, et constitue un fait quasiment unique dans le paysage halieutique français. La question d’aligner le repos biologique sur celui de la zone Nord en l’étendant à tout février et mars a été posée plusieurs fois en assemblée générale, mais la réponse des pêcheurs est toujours la même : « Nous y sommes favorables, mais il faut que tout le monde joue le jeu ».
En l’occurrence, de plus en plus d’acteurs de notre filière sont sensibles à la question du repos biologique pour le bar. Poissonniers, enseignes de grande distribution, restaurateurs et mareyeurs s’engagent depuis maintenant plusieurs années à ne pas acheter ni commercialiser de bar en hiver. Il s’agit d’une démarche positive et nous encourageons à la formaliser tous ensemble au travers d’un engagement collectif interprofessionnel et citoyen à cesser la pêche et la commercialisation du bar en février et mars de chaque année. Notre association a édité pour l’occasion une affiche et un prospectus que nous tenons à disposition des professionnels de la filière.
Entre le 1er janvier et le 15 février 2020, environ 450 tonnes de bar ont été capturés dans le golfe de Gascogne, soit près du quart du plafond annuel fixé à 2032 tonnes. Ce rythme de capture est à l’opposé d’une pêche durable, que ce soit pour la ressource, perturbée lors de sa reproduction, que pour les hommes qui dépendent du bar pour vivre. Une aberration écologique et économique, qui voit du bar vendu moins cher que l’églefin. Parmi l’ensemble des criées françaises, une seule semble avoir fait une spécialité du bar de frayère : la criée des Sables d’Olonne qui représente à elle seule plus de 100 tonnes de bar sur ce début d’année !
Alors que se profile à nouveau une année extrêmement tendue pour nos pêcheurs, nous en appelons à une réaction immédiate afin de permettre à l’ensemble des métiers qui vivent du bar durant le reste de l’année de survivre. Etant donné les fortes captures enregistrées depuis 6 semaines, seule une fermeture de pêcherie ou, à minima, l’application du plafond journalier de 50 kg par navire pourront répondre à cet enjeu.
Note à destination des professionnels de la filière : n’hésitez pas à nous contacter directement pour que nous vous envoyons l’affiche et le prospectus.